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mardi

Aujourd'hui on brule nos soutifs !

Cela fait très longtemps que je souhaite faire un billet féministe, quoi de mieux que la journée de la femme comme occasion ! La bonne question qui pourrait se poser serait "par où commencer ?"

Revue de presse

Outre les quelques articles élaborant des "conseils" vis-à-vis de l'emploi des femmes (expliquant que la liberté et plus importante que le travail et que donc, si un employeur ne vous paye pas comme un homme il faut démissionner), je découvre avec un grand intérêt le dossier spécial "Journée de la femme" du 20 minutes. C'est donc grâce à un subtil mélange de Wonder Woman et de bombes de jeux vidéos manga, le tout agrémenté d'une magnifique publicité "Vous avez décidé de combattre vos rondeurs ?" que j'apprends l'importance de la femme dans notre société... Bon, on a connu mieux quand même je vous l'accorde. Petite parenthèse et coup de gueule sur les jeux vidéos qui mettent de plus en plus la femme-fille-objet-prostitué-violée en avant, particulièrement au japon où certains joueurs ont pour mission de s'amuser à violer des filles pour que celles-ci finissent par tomber folles amoureuses de leur agresseur... On est encore loin de nos rêves d'égalité, passons.

Dans Libération, un article nous propose de nous balader à travers l'importance de notre sac à main qui porterait "le poids de la famille", sac qui serait alors un instrument permettant la construction de soi. Le quotidien décide de faire un parallèle quelque peu brusque entre notre sac à main et les inégalités homme-femme, qui finalement se laisse entendre : le sac à main était il y a encore un demi-siècle utilisé uniquement en cas de "jour de fête" ou pour la messe, comme un bijou ; aujourd'hui la femme s'est émancipée et plus elle s'émancipe plus son sac grossit. C'est principalement une fois devenue mère que le sac à main à toute son importance : c'est la mère qui se charge de penser aux "au cas où", c'est elle qui répondra à tous les besoins du "groupe". Ainsi "pendant que les hommes gardent les mains dans leurs poches et se moquent bien souvent du fouillis des sacs des femmes, elles portent seule le poids de la famille". Décidément, tout est sujet à être contre l'égalité homme-femme !

Un article sur la parité en politique dans La Croix et beaucoup de chiffres dans Direct Matin : le salaire d'une femme est en moyenne inférieur de 27% à celui d'un homme. Moi qui ne suis encore qu'une étudiante, je me sens quand même super mal barrée ! Biensûr il faut ajouter que 80% des emplois à temps partiels considérés comme précaires sont tenus par des femmes.
A la question "comment jugez-vous la situation des femmes en France ?" Sihem Habchi, à la tête de l'association ni putes ni soumises répond que "la situation est révoltante, elle saute aux yeux à tous les niveaux, du soir au matin. Les violences faites aux femmes dans les lieux publics sont en hausse, les écarts de salaires sont toujours d'actualité, et les femmes des milieux populaires subissent la crise et sont laissées encore une fois à la traîne".

On garde toujours le meilleur pour la fin, dans le numéro du moi de mars de Marie-Claire, on peut découvrir un article qui sort de l'ordinaire et qui traite le féminisme... à l'envers ! "Une femme, des femmes, des centaines, des milliards de femmes, destins singulier, même culpabilité : celle d'être née fille et non garçon". Les filles de la rédactions ont tout simplement eu envie de mettre le problème à l'envers : imaginez que tout ce qui est infligé aux femmes, le soit aux hommes. En transformant la réalité, cet article nous montre à quel point, même pour une femme, les chiffres évoquant les femmes martyres sont choquant lorsqu'ils sont apposés au sexe masculin.


Ca nous donne alors des phrases telles que "Dans notre société dominée par les femmes, les hommes ne sont visibles que jeunes, beaux, minces et épilés ou encore, un peu moins drôle "Aujourd'hui en France, on estime que neuf hommes sont violés par heure et qu'un sur dix a été ou sera violé au cours de sa vie".

En conclusion, tout le monde fait le point mais pas grand chose n'avance, ce qui m'inquiète de plus en plus. Peut-être tout simplement parce qu'il ne se passe rien depuis des années, parce qu'on a arrêté de bruler nos soutifs, parce que notre maman fait toujours à manger et que nous offrirons des poupées à nos filles.

Cette mise au point me permet de passer de la revue de presse à l'audiovisuelle.
Je souhaitais parler d'un documentaire passé sur Canal+ il y a quelques mois intitulé "La domination masculine" par Patric Jean.



Un documentaire engagé et qui touche de nombreux sujets très sensibles, sans tabous, sans retenue ; certaines images restent très difficiles à regarder lorsque d'autres sont justes "drôles". Voici un résumé tiré du site du film :
"« Je veux que les spectateurs se disputent en sortant de la salle », c’est ce que disait Patric Jean en tournant « la domination masculine ».
Peut-on croire qu’au XXIème siècle, des hommes exigent le retour aux valeurs ancestrales du patriarcat : les femmes à la cuisine et les hommes au pouvoir ? Peut-on imaginer que des jeunes femmes instruites recherchent un « compagnon dominant » ? Que penser d’hommes qui subissent une opération d’allongement du pénis, « comme on achète une grosse voiture » ?
Si ces tendances peuvent de prime abord sembler marginales, le film nous démontre que nos attitudes collent rarement à nos discours. L’illusion de l’égalité cache un abîme d’injustices quotidiennes que nous ne voulons plus voir. Et où chacun joue un rôle.
A travers des séquences drôles, ahurissantes et parfois dramatiques, le film nous oblige à nous positionner sur un terrain où chacun pense détenir une vérité.
« La Domination masculine » jette le trouble à travers le féminisme d’un homme qui se remet en question. Une provocation qui fera grincer des dents…
Après le déterminisme social les enfants du Borinage, lettre à Henri Storck et la criminalisation de la pauvreté la Raison du plus fort, Patric Jean s’attaque à nouveau à un phénomène social tabou : le patriarcat. "

C'est évidemment très bien choisi pour le film "We want sex equality" de se servir de la journée de la femme pour sa date de sortie (à un jour près):


Un film tiré d'une histoire vraie qui tend à montrer que les femmes ont un énorme pouvoir, qu'elles l'ont exploité et qui doit continué d'être utilisé !


Alors que je viens de recevoir un mail pour venir me faire faire les ongles je ne sais où, je ne peux m'empêcher de me demander où on va ? Nous les étudiantes qui pensons avoir tout gagné dans le combat du féminisme parce que nos grands-mères ont été courageuses et parce qu'on croit que tout s'est arrangé, nous qui ne voyons pas encore les problèmes d'inégalités homme-femme dans le travail parce qu'on ne travaille pas... Mais attention, ce n'est pas que de la faute des hommes, de nombreuses femmes se "sentent" obligées de faire à diner à leur Jules comme si le laisser approcher la cuisine était synonyme d'échec marital. Les exemples sont multiples et tous aussi banals les uns que les autres. Serait-ce alors la solution de facilité que les femmes auraient prise depuis quelques années ? 

Parlons maintenant de la blogosphère ! Cet espace de liberté et d'échange qu'est internet serait-il lui aussi soumis aux dures "lois" du masculinisme ? Et bien oui, les blogueuses féministes prennent la paroles mais peinent à faire passer le message. C'est un article de Rue89 qui a fait jaser, tout le monde n'est pas d'accord mais les faits sont là "en ligne, les filles parlent chiffons, les hommes parlent politique" explique Gaelle-Marie Zimmermann, directrice de la publication du webzine zonezerogene.com. Cet article fait suite au classement des blogs français mis en ligne par Wikio qui démontre que dans la liste des tops blogs politiques, il n'y pas une seule femme. De nombreuses femmes ont donc pris la parole pour dénoncer un système où les inégalités entre hommes et femmes sont importantes et mise en avant dès la naissance (couleur, jouet, différence d'éducation, etc.). Les quelques personnes qui ont assez mal réagit explique que si les femmes ne parlent pas de politique, c'est peut-être tout simplement parce qu'elle ne veulent pas en parler... Un argument qui répond à une problématique mal comprise qui énonçait l'auto-censure que les femmes s'imposent face à certains sujets.


Je finirais ce billet par une vidéo qui nous dit MERCI, merci d'être là et d'avoir aidé à faire avancer le monde malgré tout se qu'il se passe et les obstacles que nous verrons venir : 



Louise Latournerie

6 commentaires:

  1. Profitons de cette journée pour changer la baseline de ce blog !
    L'idée même de titrer "pour un planning stratégique au féminin" c'est déjà faire une séparation entre planning masculin et planning féminin, alors que comme tout , le planning n'est pas une histoire de sexe mais une histoire de qualité.
    Mes salutations pour cet article exhaustif
    O/

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  2. Anonyme13:15

    Profitons de cette journée pour éviter ce genre de commentaire bisounours ou tout le monde il est beau tout le monde il est gentil dans un monde ou la qualité prime surtout dans le planning.

    vive les femmes !
    F/

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  3. vives les humains, hommes et femmes. Ce n'est pas une histoire de bisounours mais une idée d'équité. et je ne suis pas sur que les femmes desirent toutes une equité totale....
    Bon mardi gras et bon match !

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  4. Anonyme23:33

    " et je ne suis pas sur que les femmes desirent toutes une equité totale.... "
    Voilà une remarque hyper sexiste, bravo Ptit popaul, rien à ajouter.

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  5. Anonyme11:53

    Pour Ptipaul : ta remarque n'a aucun sens, pourquoi les femmes ne voudraient-elles pas une équité totale ? sur quoi bases-tu ta réflexion ? Il est normal que pour le même poste et la même qualité de travail les hommes et les femmes touchent la même chose, ce qui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui, et pas uniquement dans le domaine du travail... Ce n'est pas être dans le monde des bisounours que de vouloir la même chose pour les hommes et les femmes... Les femmes en font d'ailleurs plus que les hommes la plupart du temps...

    Pour Anonyme : Merci du soutien fait aux femmes !

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  6. Mes propos ne sont absolument pas sexistes mais tentent d'être réalistes. Tu parles des salaires, là dessus je suis d accord, mais je parle de la condition sociale et professionnelle (sans l'histoire de sous) des femmes. On ne parle pas d'égalité mais d'équité entre les deux genres. Le salaire doit être le même pour le même poste, certes. Mais la fonction se différencie comme dans tout travail. Et certaines femmes ne veulent absolument pas d’égalité totale. Certains secteurs sont ceux des femmes, d'autres des hommes, et d'autres des auvergnats (brasserie parisienne). Donc ce n'est pas une distinction économique !

    Qui a dit que c'était bisounours que de tendre vers l'équité ? Mais de là à vouloir "la même chose "non ! Pour des raison physique et naturelle : Un mâcon ne sera jamais une femme enceinte ! Quant à ta dernière phrase : "les femmes en font d'ailleurs plus que les hommes la plupart du temps..." Ce raccourci est le même qui a déconsidérée et rabaissé les femmes jusqu'au XXI e siècle ! Ca ne veut rien dire, c'est sexiste, discriminant et différenciant. C’est une énorme connerie d’énoncer une telle phrase alors que tu luttes pour un statut qui a souffert du même raccourci vulgaire. Je connais des dizaines de femmes qui n’en foutent pas une, et qui ne demande qu’a s’éclater. Tu connais des dizaines d’hommes qui n’en foutent pas une et qui sont payé trop cher. L’égalité passe déjà par la fin de votre continuelle tendance à rabaisser les hommes( et les femmes) pour mieux se positionner. Et pourtant, vous, femmes devriez savoir que le silence et l’indifférence est le moyen le plus performant pour faire comprendre durement une réalité à un homme.

    Les femmes ne désirent pas toutes l’égalité car je pense qu’il est détestable de réduire la femme actuelle de par son sexe. Et c’est le problème de cette lutte, le sexe ne change pas tant de chose, rien ne sert de comparer les genres il faut les rassembler un point c’est tout. C’est par le rapprochement social et la compréhension des différences que la relation évoluera d’une manière équitable.

    Et quand je soutiens que les femmes ont besoin d’une certaine domination signifiant sécurité ,je parle avant tout d’un couple ou la femme a une place différente de celle de l’homme, non pas inferieure ou supérieure mais complémentaire. Comme pôur un enfant. Le père apporte les limites à ne pas dépasser , le surmoi ( majoritairement sauf dans le cas d’un monoparent) tandis que la femme apporte la sensibilité et l’eveil des sens .
    Et non, je ne suis pas sexiste !

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